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Musée
du Quai Branly
Jacques Chirac
La technologie
dans l’exercice
de la souveraineté.
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Musée
du Quai Branly
Jacques Chirac
Découvrez notre thématique pour 2024 : La technologie dans l'exercice de la souveraineté.
L'an dernier, pour inaugurer son nouveau format, USI instruisait une thématique aussi vaste que passionnante : l'entreprise à l'épreuve des limites du monde. Nous cherchions à comprendre et à délimiter notre périmètre d'action au regard des contraintes économiques, environnementales, sociales et sociétales... et à identifier les motivations pour une bifurcation pérenne nos modèles d'affaires. Mais si les entreprises semblent aujourd'hui largement convaincues par l'idée, la mise en pratique reste plus compliquée et peine à se concrétiser.
Aujourd'hui, une entreprise qui décide d'être vertueuse risque d'être pénalisée par l'asymétrie des règles du jeu, par rapport à ses concurrents, ses partenaires et ses écosystèmes. Mais alors quel pouvoir avons-nous vraiment pour élaborer nos propres règles du jeu ? Jusqu'ou pouvons nous être réellement souverains ?
Chaque évolution technologique change les règles du jeu, redistribue les cartes et pose la question : qui sera souverain ? C'est alors à nous de placer le bon curseur entre autonomie et hétéronomie pour exercer notre souveraineté de façon viable.
Le simple mot de “décroissance” est clivant, il stigmatise des oppositions idéologiques incompatibles et n’aide pas à trouver les bons compromis. Pour éclairer le sujet et ne pas s’enfermer sur des clichés, il faut rappeler la petite histoire de la décroissance : d’où vient le concept, qui l’a forgé, et par quels auteurs est-il passé pour nous arriver aujourd’hui ? Alors seulement nous pourrons comprendre en quoi la marchandisation de l’économie est le point d’achoppement essentiel sur lequel il faut agir si l’on veut se projeter vers une économie de la post-croissance. Timothée Parrique nous présentera également les douze controverses qu’il a identifiées dans les critiques qui sont adressées à l’idée de décroissance.
La technologie n’a jamais été neutre : elle a toujours été enchâssée dans des contextes et des considérations politiques et économiques. Ce qui caractérise le numérique, c’est que les questions de scalabilité sont régulièrement qualifiées d’exponentielles : comment conjuguer ces logiques exponentielles avec les limites du monde ? Nous verrons comment des sujets tels que le management, la productivité, la plateformisation, l’économie de l’attention et, de manière plus actuelle, les questions environnementales, convergent autour de la question de la contribution que l’on peut espérer des technologies. Cela nous amènera à poser la question du rôle des puissances publiques à l’heure où, de manière étonnante, les géants de l’IA aux Etats-Unis en viennent à demander eux-mêmes à ce qu’on les régule et, pour certains, appellent à un moratoire.
La crise systémique que nous vivons est très largement considérée comme une crise de la civilisation industrielle. Parmi les solutions souvent évoquées : en finir avec l’industrie (c’est-à-dire revenir à un monde “pré-industriel”), ou au contraire intensifier l’industrie partout où c’est possible pour résoudre tous les problèmes. Pour sortir de cette opposition entre deux fausses solutions, Ludovic Duhem propose d’examiner l’idée d'”industrie ouverte” à travers ses enjeux écologiques, économiques et technologiques.
Symbiotique signifie “avec le vivant” et c’est cette composante que rajoute l’économie symbiotique à l’économie classique qui est restée mécaniciste et hors sol dans ses fondamentaux. Cette nouvelle approche articule les différents écosystèmes : humains, naturels et technologiques, en visant une harmonie capable de faire émerger des processus de régénération. En proposant une synthèse de nombreuses expérimentations et recherches, Isabelle Delannoy nous expose le principe commun des bénéfices qui ont été identifiés dans de nombreux domaines. De quoi constituer des sources d’inspiration pour motiver une bifurcation des modèles d’affaires !
Alors que le CNRS nous indique que le réchauffement climatique devrait atteindre 3,8°C en France à horizon 2100 et sachant qu’Henri de Castries, lorsqu’il dirigeait Axa avait anticipé qu’un monde à +4° ne serait plus assurable, quelle responsabilité porte le secteur de la finance pour construire les nécessaires transitions ? Alter Equity a été le premier fonds à impact en France dans le non coté. Sa fondatrice Fanny Picard nous présentera sa philosophie d’investissement, ainsi que les dynamiques et grands enjeux de la finance responsable.
Avec ce talk, nous explorerons comment et pourquoi une approche ancienne de l’existence, qui remonte à près de 50 000 ans, est devenue cruciale pour comprendre les défis auxquels nous sommes confrontés à ce jour, tant au niveau juridique, que technologique ou encore économique. Céline Dartanian, la chamane du clan Tsaatan, situé au nord de la Mongolie, apportera une perspective unique et précieuse sur la manière dont les enseignements et pratiques ancestraux peuvent trouver un écho dans notre société moderne.
Le déploiement global du système technique entre en contradiction avec les conditions de son fonctionnement local. Pour penser une technologie dont le couplage avec le milieu ne serait pas autodestructif, il faut inventer un progrès qui accompagne la décroissance. La science-fiction aide à imaginer cette écotechnologie où l’évolution de l’environnement à grande échelle conditionnera le fonctionnement des machines à l’échelle des individus.
Une des fonctions de la comptabilité est de rendre des comptes. Aujourd’hui le périmètre sur lequel les entreprises doivent rendre des comptes s’élargit et se restructure, à la fois pour rendre des comptes auprès d’une opinion publique de plus en plus sensible aux engagements de responsabilité sociale et environnementale, mais aussi pour être en conformité avec les évolutions de la réglementation européenne dans ce qu’on appelle la nouvelle Taxonomie Européenne qui désigne la classification des activités économiques ayant un impact favorable sur l’environnement, et dont l’objectif est d’orienter les investissements vers les activités plus responsables.
Réemployer les matériaux plutôt que les jeter est une pratique qui semble relever du bon sens. Pourtant, dans le contexte hautement formalisé et largement standardisé qui caractérise le secteur de la construction aujourd’hui, c’est une approche qui soulève de nombreux défis (économiques, culturels, techniques…). Depuis plusieurs années, l’association Rotor et la coopérative RotorDC (ou Rotor Deconstruction) s’attachent à relever ces défis à travers la mise en place d’activités diverses : missions d’assistance, projets de recherche, développement d’outils de facilitation et, depuis 2016, fondation d’une entreprise coopérative basée sur la récupération et le conditionnement de matériaux réutilisables (RotorDC).
Cécile Guichard (designer et chercheuse) et Michael Ghyoot (architecte) présenteront quelques leçons tirées de cette expérience foisonnante. Iels poseront les jalons d’une réflexion plus large sur la façon dont le réemploi pourrait induire une alternative aux modèles de développement inspirés de la massification industrielle.
L’urgence climatique et les défis sociaux auxquels nous sommes confrontés nous amènent indubitablement à nous questionner sur notre manière de vivre : pouvons-nous nous contenter de limiter nos impacts négatifs sur les écosystèmes et la société ? Cela n’est plus possible, c’est pourquoi nous nous devons de jouer un rôle clé dans la construction d’un monde plus durable et équitable pour tous. Et si nous engagions nos entreprises dans la voie de la régénération écologique et sociale ?
Vous souvenez-vous du moment où les questions environnementales ont bousculé votre vie ? Et d’ailleurs, y a-t-il vraiment un moment précis ? S’il n’y a pas un moment unique, il y a certainement plusieurs expériences qui ont contribué à ce qui pourrait apparaître comme une épiphanie. La question est : comment vivez-vous depuis avec ce changement ? Qu’est ce que cela a changé dans votre quotidien ? Et surtout, comment ces changements peuvent-ils avoir des effets dans le monde de l’entreprise ? Posé comme ça, la question pourrait être : comment l’entreprise, à travers l’évolution de son modèle d’affaire peut-elle être une thérapie et un vecteur de soin ? Dominique Buinier montrera à quel point les motivations pour faire bifurquer les modèles d’affaires peuvent aussi voir leur source dans le vécu personnel.
Le péril écologique nous confronte aux limites de notre planète. Nous sommes au bout d’un modèle. Mais quelle nouvelle société inventer ? Et à partir de quelle vision, de quel récit du monde ?